Hybride 22

Œuvre extraite de l’exposition Fantasia
Technique : acrylique sur toile

La majorité des œuvres de Fantasia relève des Vanités hybrides. Dans le vocabulaire des Beaux-Arts, une vanité est une représentation picturale évoquant la précarité de la vie et l'inanité des occupations humaines.

Les Hybrides d’Armelle de Sainte Marie sont comme des portraits, des "cailloux-monde" troublants, hésitant entre réel et rêve, que l’artiste déclare extraire des paysages abstraits, fluides et aquatiques des Odyssées ; peintures qui sont tout en "emballement de traces, de motifs et de formes / masses fangeuses, cotonneuses / filaments et torsades / agrégats en déliquescence / lanières pourrissantes / entremêlement des strates / indissociation des surfaces"… Les Odyssées sont autant somptueuses qu’inquiétantes dans l’indécision volontaire entre forme et informe, entre ce qui pourrait commencer à être mais qui ne se concrétise jamais, entre matière et image, l’une ne gagnant jamais sur l’autre.

Comme en contrepoint à ce déchaînement que la toile peine à contenir, les Vanités hybrides montrent des formes closes flottant au centre d’un fond peint en aplat. L’artiste part de l’observation de roches existantes qu’elle transforme par analogie : là comme un champignon bourgeonnant, ici comme un tissu de chair un peu grotesque, là encore comme un micro-paysage végétal, un coquillage, un os dont on ne reconnaît pas complètement la nature. La problématique picturale devient celle de l’agencement : comment passe-t-on d’une surface à l’autre ? Comment ces surfaces s’affrontent-elles, s’opposent-elles, se lient et s’agglomèrent et, donc, comment (co)existent-elles ?